Groupe Pollution : notre rencontre avec WEPA France

Notre association, représentée par Benoît Vouters et Nicolas Degrave, a rencontré le 17 octobre la société WEPA-France pour faire le point sur les pollutions émises par ce site industriel. Mr DORIN, directeur du site industriel, et Mr DEMAILLY, responsable, ont accepté de recevoir notre association et voici le compte-rendu de cette réunion :

Premier temps Il a été remis à la direction des Ets WEPA un document de présentation de notre association leur indiquant nos buts et nos valeurs ainsi que nos coordonnées électroniques. Ce document leur a aussi indiqué la démarche du groupe de travail « Pollution », à savoir ce que nous avons fait en 2016 et les perspectives 2017. On entend par là : « Contacter et rencontrer les émetteurs de pollution pour les sensibiliser au respect de l’environnement Bousbecquois ».
Deuxième temps Il leur a été présenté la carte géographique des points potentiels de pollution à Bousbecque et l’inventaire détaillé de ces mêmes points potentiels de pollution.
Troisième temps Il leur a enfin été présenté, toujours à l’appui du document initial, un focus sur l’inventaire pollution des Ets WEPA, à savoir : L’activité du site, la nature des rejets et/ou déchets, la nature des pollutions.
On note que Wepa Lille est un site  soumis à autorisation préfectorale qui définit très précisément et de façon transparente les seuils à respecter pour l’ensemble de ses émissions. Celles-ci font l’objet d’une surveillance périodique, renforcée par des contrôles inopinés de la part des autorités. L’ensemble des relevés est transmis en ligne sur le site GEREP.

Les échanges font ressortir ce qui suit :

1) Sur l’activité du site industriel : Il y a bien fabrication de papier à usage sanitaire et hygiénique (100 000 tonnes par an), à partir de cellulose ( 100% ) en provenance d’Amérique, du Canada, de la Scandinavie et de pâtes désencrées ( 5 à 10% ) en provenance des usines sœurs allemandes (recyclage de magazines et de collectes de bureau). Ces matières premières sont livrées en bonne partie (70%) par barge au port d’Halluin (90.000 tonnes par an) et sont toutes certifiées « PEFC ou FSC ». Ce qui limite l’impact sur l’environnement ! L’usine recycle également ses déchets de papier.

2) Sur la nature des rejets et/ou déchets : L’usine est grosse consommatrice d’énergie. Il faut en effet sécher le papier à l’aide de sécheurs chauffés vapeur d’eau et avec des hottes de chauffage par des brûleurs au gaz naturel. Pour cela l’usine met en œuvre une chaudière au gaz naturel, équipée de brûleurs haute performance et de récupérateurs de chaleur (dixit la direction). Il en est de même pour les hottes à gaz. Les rejets limités mais néanmoins polluants sont : Oxyde d’azote – Dioxyde de carbone – Monoxyde de carbone.

3) Certaines fabrications, notamment les essuie-tout (4000 tonnes par an), nécessitent un ajout de résines polyamide à usage alimentaire (20 kg par tonne de pâte à papier) et d’encres à caractère alimentaire, dont une petite fraction se retrouve dans les effluents => Un aspect des choses qui est à surveiller !

4)  L’usine consomme l’eau de la Lys pour former la pâte à papier (mélange de cellulose et d’eau) et en recycle une bonne partie qui retourne dans le circuit de fabrication. Ce recyclage permet également de récupérer une bonne partie des fibres de cellulose. Le processus produit 200 tonnes par mois de boues de fibres de cellulose irrécupérables (à 50 % de matière sèches), soit 1 % de perte en fibres. Ces fibres sont méthanisables. Environ 600.000 m3 d’eau par an sont dirigés vers l’usine de retraitement des eaux qui est propriété des Ets AHLSTROM, et 150 000 m3 partent en vapeur d’eau, d’où les panaches blanc sortant des cheminées.

5) La direction affirme n’émettre aucun rejet de poussières de cellulose dans l’atmosphère depuis maintenant 2003. La poussière est captée par des scrubber ou des cyclones au niveau des machines.

6) L’usine est assise sur un sol ayant fait l’objet d’une étanchéisation totale avec création de 2 bassins de rétention.

7) L’usine est sous les normes ISO 9001 – ISO 14001 – ISO 50001. Des contrôles et audits sont réalisés régulièrement (tous les 3 ans pour les normes) ainsi que des auto-contrôles intermédiaires. Les rejets aqueux sont soumis à des autocontrôles et les synthèses sont déclarées au ministère de l’environnement (GEREP). La DREAL effectue des contrôles inopinés 1 à 2 fois par an.

8) L’usine détient une source radioactive mineure selon la direction servant à contrôler la bonne fabrication de la pâte à papier sur l’une des machines. Cette source radioactive est contrôlée par un organisme extérieur. Elle est appelée à disparaître dans 7 ou 8 ans au profit d’un contrôle à l’infra-rouge comme déjà pour les autres machines.

9) Les différents plastiques, cartons et autres matières font l’objet d’une récupération et d’un recyclage extérieur (dixit la direction).

10) Le flux de camions ne serait plus de 225 camions par jour mais de 130 camions jour sur 5 jours par semaine. Le parking extérieur des PL est, selon la direction, sous contrôle. Des containers à déchets sont à disposition des chauffeurs ainsi que des douches et toilettes accessibles de jour comme de nuit.

11) L’émission de nuisances sonores n’est pas niée par la direction. Elle dit travailler à amoindrir ces nuisances, notamment pour les habitations les plus proches.

12) En projet : Réduction de la consommation d’eau – Projet de récupération d’énergie – Réduction des consommations énergétiques. Grâce aux efforts entrepris ces dernières années, l’usine a baissé ses consommations d’énergie de 10 % et d’eau de 25 % !

En résumé : WEPA-Lille semble, à première vue, peu émettrice de pollutions préoccupantes pour la santé, si ce n’est une pollution visuelle évidente, une pollution sonore propre à tout site industriel et des rejets de Co2, Nox et Co.  

 

2 réflexions sur “Groupe Pollution : notre rencontre avec WEPA France”

    1. Si bien sûr Etienne, mais ces mauvaises odeurs proviennent non pas de Wepa, mais d’Ahlstrom. Nous travaillons avec eux sur le sujet. Sujet qui a fait l’objet d’une information lors de notre AG du 7 avril 2018.
      Cordialement
      benoit VOUTERS

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