Il y a maintenant quelques années déjà, la démolition de la ferme du Château de Bousbecque (ferme-manoir) aura été pour les Bousbecquois un scandale et pour certains une faute majeure ! Aujourd’hui, la friche du Château qui lui succède doit être aménagée. Le tout est de savoir comment ?
Il nous est apparu nécessaire à l’ACEB de faire la liste des besoins de la commune et de ses habitants. En quelque sorte c’est un peu « la liste de nos envies à nous les citoyens » et ceci dans le respect du cadre de vie, de l’écologie et de l’environnement.
La Friche du Château vue par l’ACEB =>
- Il n’existe pas d’espace public ni de vrai parc public à Bousbecque, mis à part le petit parc à jeux au bout de la pelouse interdite du parc de la mairie. Or il y a beaucoup de petites maisons ouvrières qui ne disposent pas d’un vrai jardin. Avec la densification du bati et la construction de petits immeubles, pouvoir respirer dans un espace vert public devient vital.
- le projet sur la friche du château doit être une très belle occasion de créer de l’espace naturel public favorisant le lien social.
- les seuls grands, beaux et vrais arbres sont des arbres des grands jardins privés héritiers des châteaux et des maisons de maître des anciens patrons des usines. Ces espaces sont la proie d’appétits immobiliers. Les bois de Bousbecque sont privés et cloturés, donc bien que nous soyons à la « campagne » le taux de boisement par habitant est très faible.
- Nous demandons de garder en vie les grands arbres de la friche du château. Cet espace qui fait le tour de l’ancienne ferme-manoir pourrait constituer une des parties d’un grand parc public et de promenade.
- les chemins de promenade sont constitués des chemins servant à l’accès aux quelques champs en haut de Bousbecque ; la seule promenade proche du centre ville est le chemin de halage de la Lys . Or les accès à la Lys sont difficiles : la superbe passerelle à venir sera un accès indispensable !
- le projet sur la friche du château doit permettre de multiplier les points d’accès au chemin de halage de la Lys, projet européen.
- Longtemps du temps où le chemin de halage n’était pas restauré, nous avons ignoré jusqu’à l’existence ce cette belle rivière frontalière et de ses beaux paysages formés de prairies naturelles qui accueuillent nombre d’espèces migratoires, mais aussi nombre d’espèces animales recensées par les Voies Navigables de France. La « fenêtre » sur la Lys restante entre le champ et les maisons est dissymétrique et insuffisante.
- Il faut favoriser l’implantation de la faune et flore sauvage.
- le projet sur la friche du château doit permettre de pouvoir apercevoir la Lys, ses péniches , et les rives de la Belgique depuis la rue de Wervicq, ce qui cultive l’œil et l’esprit : sentiment d’appartenance à l’Europe , sentiment de faire corps avec le paysage et la nature .
- Il serait très nécessaire que le projet sur la friche du château permette de rouvrir la vue et développer la connaissance de la zone naturelle sanctuarisée. Cela permettrait aussi de pouvoir observer les oiseaux migrateurs sans les déranger, de prendre conscience de cet écosystème. Le sommet de la cuve – à solvants – ressemblant à un mini-gazomètre pourrait pourquoi également être réutilisé en point de vue !?
- la commune est en carence des haies traditionnelles de bordure de champs réservoirs de biodiversité pour nombre d’espèces animales. Les essences utilisées pour les haies arbustives et arbres devraient prioritairement être celles recommandées par le Conservatoire Régional: prunellier, églantier, orme arbustif, charme arbustif, érable champêtre, arbre à poules, troene, cornouiller, saule osier, saule marsault, etc
- le site est historique : site du manoir d’Auger de Bousbecque , humaniste , botaniste et voyageur polyglotte. Sur les cartes IGN on retrouve toujours le tracé de mini-douves entourant cette ferme-manoir. La présence de l’eau est forte.
- le projet sur la friche du château doit permettre de mettre en valeur l’histoire du site : réutilisation d’une manière ou d’une autre des matériaux de la ferme : des carrelages restants, des caves à voutains de briques, mais aussi la restauration du système de douves au sein du parc , prise en compte de la présence de l’eau et de son nécessaire ruissellement mais aussi de la possibilité de stocker et utiliser l’eau de pluie par les équipements et habitations.
- Pour autant, il n’est pas nécessaire de gommer entièrement l’histoire industrielle du site . Nous avons été plusieurs à trouver amusant l’enchevêtrement extérieur de gros tuyaux du système d’aération type « Centre Pompidou-Beaubourg ». Un détournement artistique et coloré de ces tuyaux d’aération serait un clin d’œil historique amusant au génie humain et à ses folies …(Cela pourrait même faire l’objet d’un projet artistique à mettre en place entre la commune et l’éducation nationale par les élèves des écoles ou des centres aérés ou résidents de l’Arpih, voire même pour tous les habitants )
- Il n’existe aucun point de ravitaillement sur la Lys ni aucun point pour s’arrêter et profiter du paysage, et discuter.
- nous sommes nombreux à souhaiter une guinguette (ou un endroit convivial et familial comme les Biergarten en Allemagne, où l’on pourrait déguster notamment la bière de Bousbecque et les fameuses frites du Nord ) le long de la Lys , et pourquoi pas avec un kiosque à musique. Cela pourrait constituer un point d’activité économique. L’achalandage pourrait être réparti entre les différents débits de boisson et de frites ou pizzas de la commune et renforcer ainsi leur activité.
- Il n’existe aucun espace public capable d’accueillir un forum, une fête en extérieur, un cirque …
- le parc pourrait avoir une partie qui resterait une prairie où les gens pourraient amener leur serviette de plage, profiter du soleil, jouer au foot … Pourquoi pas un espace de plage herbeuse ?
- Un lieu de rencontre et de détente nous semble, sur ce projet, comme étant indispensable.
- la commune ne dispose pas de réelle salle des fêtes. Réutiliser la dalle de béton du hangar vert le long de la Lys pour le transformer en salle des fêtes avec possibilité d’ouvrir de multiples baies vitrées ouvrables sur la Lys et la terrasse (ou dans d’autres matériaux laissant passer la lumière) et pouvoir sortir sur la terrasse le long de la Lys lorsque le temps le permet. Mais il y aurait le problème de la nuisance sonore et de la résonnance dans cet espace ouvert sur les prairies : Faire des murs en matériaux écologiques isolants du bruit ? => pourquoi pas un torchis modernisé ! Il faudrait pouvoir y trouver une scène modulable en son milieu ; un sol permettant la danse ; une acoustique permettant de profiter du travail et des concerts de l’Ecole Municipale de Musique, de l’Harmonie municipale, des chorales et chorales des écoles. Des murs intérieurs permettant de projeter des images et d’accrocher des tableaux.
- Notons que les habitants de la commune ont besoin de salles réservables pour des cérémonies et fêtes familiales et événements privés , hors du contexte associatif, avec cuisine .
- la ville est en carence de logements sociaux. Nous demandons à ce qu’ils soient construits selon les règles des écoquartiers, respectueux de l’environnement, écologique et offrant un cadre de vie agréable pour ses habitants.
- Une école publique : La commune a besoin de réhabiliter en profondeur les batiments du groupe scolaire public actuellement éclaté sur 3 batiments ou de construire de nouveaux batiments scolaires. Un nouveau bâtiment pour le groupe scolaire public avec 3 cours de récréation séparées seraient nécessaires en regard des différences d’âge des enfants ( maternelles ; CP-CE1-CE2 ; CM1-CM2). L’espace de la friche du château le permettrait mais qui dit école dit nécessité d’être équipé à proximité de : cantine restaurant municipal, salle de sport.
- Il ne faut pas que cette partie de la commune devienne une cité dortoir à l’intérieur de la commune où les gens ne resteraient qu’entre eux et ne feraient que le trajet école-maison. Si l’emplacement de l’école publique est décidé sur ce site, cette école et ses citoyens-usagers ne doivent pas se sentir relégués à l’extérieur de la ville.
- la commune ne dispose pas de jardins familiaux ou d’espaces de culture potagère et fruitière. Il serait judicieux de prévoir des espaces dédiés à des potagers partagés type « incroyables comestibles » et de prévoir que les essences plantées pour les espaces verts soient prioritairement des fruitiers à cueillir et glaner librement (noyers, noisetiers, pommiers, poiriers, cerisiers,pruniers, framboisiers, mûres etc ) choisies parmi les espèces du Conservatoire Régional et que l’entretien du parc soit fait de manière biologique.
- Concernant les déjections canines : Prévoir des espaces de toutes petites prairies bordées de haies et réservées aux déjections des animaux
- La commune a besoin de salles de sport
- La commune a besoin de réels lieux et salles d’activités pour les Accueils de Loisirs notamment lors de vacances scolaires.
- La commune a besoin de salles de réunion pour les nombreuses associations avec possibilité de rangements stockages de matériels. De plus, nombre de friches tertiaires et commerciales aujourd’hui sont reconverties en espaces de lieux solidaires d’échanges de savoirs et de services : prévoir ce type d’espaces est une garantie pour l’avenir .
- L’ancienne maison du gardien de l’usine, en bordure de la rue de Wervicq, pourait-elle être réhabilitée pour y accueillir un gardien-ne dédié pour cet espace.
- l’accès et l’accessibilité à ces équipements : inciter et prévoir l’impérieuse nécessité de favoriser les déplacements doux ( à pied, à vélo, trottinettes, poussettes, fauteuils roulants … , chevaux …) d’où nécessité piste cyclable et roulable et de trotttoirs piétons tout le long de la rue de Wervicq ( tracé de l’ancien tram)
- Le lien avec les commerces existants sur la rue de Wervicq: des zones très larges de traversée sécurisée d’un coté à l’autre de la rue de Wervicq doivent être prévues avec priorité des piétions et cycles sur les voitures.
- les usages de la Lys : prévoir des points d’ancrage et un appontement pour un futur arrêt de péniche touristique, un accès à l’eau pour des canoës le week-end.
- des projets d’extension de la zone industrielle située en face du site sont prévus en Belgique flamande nécessitent de négocier avec les différentes instances en Belgique et dans le cadre des projets européens, un traitement paysager particulièrement attentif: haies et arbres ou zutres moyens s’intégrant dans le paysage pour masquer lesnuisances visuelles, sonores, olfactives de la zone industrielle prévue en Flandre.
- Concernant la question des matériaux à utiliser :
Il nous semble novateur d’utiliser sur le site à la fois des matériaux innovants mais aussi des matériaux ou techniques plus ancestrales et naturellespour mettre en valeur l’historicité du site. L’utilisation de matériaux transparents ou réfléchissantla lumière peut tout à fait être combinée à des constructions utilisant le torchis, la brique, le bois. Les matériaux naturels ont pour avantage d’insonoriser. Ce site pourrait être aussi un lieu de ré-apprentissage de techniques de construction plus économes et autonomes avec la terre argileuse du nord . N’oublions pas la fibre de linhistoriquement implantée dans la vallée de la Lys : cultivée dans ses prairies qui se couvraient de fleurettes bleues, trempage et rouissage dans les eaux bénéfiques de la Lys, utilisations diverses : tissages d’habits, de tuyaux de lin, papier , aujourd’hui isolation … ( voir le syndicat du lin implanté à Linselles ).
Concernant la déclivité du site et le jeu sur les verticalités et les hauteurs :
Autant la Lys est toujours presque horizontale , tellement peu déclivante sauf à l’écluse de Menin, autant ses rives déclivent doucement vers elle, et autant on pourra jouer sur la déclivité du site en contrepoint mais toujours en respectant la nature omniprésente : on pourrait alors ne pas hésiter à jouer avec des toits-terrasses entièrement végétalisés ; voire même certains chemins de promenade du parc pourraient se surélever sur une petite passerelle aérienne en bois et corde ou en métal pour approcher la canopée, certains chemins pourraient également passer par les toits-terrasses végétalisés, et certains toits-terrasses végétalisés pourraient communiquer entre eux …
Ne pas hésiter aussi à végétaliser les murspar des plantes grimpantes et des plantes implantées dans des niches .
Nous sommes impatients des ateliers citoyens afin de pouvoir échanger les idées présentées ici et construire avec l’ensemble des habitants le projet de la friche du château.
Cet inventaire complet des envies citoyennes sur le futur projet de la Friche du Château a été communiqué aux autorités compétantes telles que l’EPF, le BLAU, la MEL ainsi qu’à l’autorité municipale Bousbecquoise.